Plantes carnivores en Angola (Afrique)

Bonjour,

L’été dernier, j’ai eu l’opportunité de faire mon stage de deuxième année dans la Province de Bié, en plein Coeur de l’Angola. L’objectif de ma présence était de réaliser un diagnostic de l’agriculture familiale localement en vue de développer l’activité. Il faut savoir que l’Angola a souffert de près de 27 ans de guerre civile de 1975 à 2002 et que ce secteur a bien évidemment été profondément affecté par le conflit. Depuis quelques années, le gouvernement veut reprendre les choses en main pour améliorer les conditions de vie de la population rurale.

Le territoire où nous avons réalisé l’étude est absolument immense, la grande majorité étant totalement inexploitée, il héberge encore pratiquement toute la flore native (les animaux sauvages eux ont fui les combats pour se réfugier dans les pays voisins). Le climat est de type tropical d’altitude avec une alternance de saison sèche et de saison des pluies. Le relief est marqué par une série de collines et de bas-fonds. Le sous-sol de la province regorge d’eau et comme la nappe phréatique affleure, il y a de très nombreuses résurgences qui transforment TOUS les bas-fonds en tourbières. Ces endroits regorgent littéralement de plantes carnivores. Les agriculteurs eux y travaillent le sol pour cultiver des légumes.

La tentation d’aller explorer tous ces lieux était très grande mais le gros problème en Angola, c’est qu’il y a encore de nombreuses mines antipersonnels présentes un peu partout et les balades hors des sentiers se transforment vite en jeu de la roulette russe…Heureusement, les exploitations agricoles sont des lieux moins risqués et j’ai pu y faire de belles rencontres.

Le premier site où j’ai pu observer des PC était en bordure des plantations de choux et de canne à sucre. Il avait de nombreux Drosera pilosa qui poussaient sur une butte humide constituée de sable blanc très fin :





Le même jour dans un autre village, je suis tombé sur un site colonisé par de hautes herbes abritant Drosera madagascariensis et Utricularia livida :



D.madagascariensis :



Utricularia livida :



Quelques jours plus tard, j’ai traversé une immense tourbière où j’ai pu observer Drosera affinis, Drosera burkeana, Drosera pilosa, Genlisea margaretae, Utricularia reflexa and Utricularia welwithschii. J’y suis retourné plus tard pour explorer d’avantage puisqu’il était évident qu’il y avait encore bien d’autres espèces à trouver…J'en dirai plus à ce sujet très prochainement.



Une belle population de Drosera affinis



Drosera affinis and Genlisea margaretae poussant ensemble



D.pilosa



La suite bientôt…

Amitiés,
Damien

C'est superbe Damien ! merci pour le partage
Je ne pensais pas qu'il y avait aussi des plantes carnivores en angola !

Fred

Hello,

Merci pour le partage, c'est vraiment splendide, quelles couleurs...

Cedric

Magnifique tu as dû te régaler !

Magnifique, vivement la suite ! Merci pour ces photos

Comme promis, voici d’autres photos.

U.reflexa



U.welwitschii



Sur un autre site, il y avait U.firmula, U.subulata and D.burkeana qui poussaient ensemble

U.firmula



La suite, et le meilleur, un peu plus tard…

Amitiés,
Damien

Hello,

Comme promis, voici la suite de l'épisode angolais.
Aujourd'hui je vais vous présenter une magnifique espèce encore peu connue que j'ai eu la chance d'observer sur le terrain. Elle faisait partie des espèces que je voulais absolument trouver sur place. Je vous présente Utricularia spiralis:



Elle poussait dans une très grande flaque avec plusieurs autres espèces (au moins D.burkeana, D.madagascariensis, G.hispidula ou G.subglabra, G.margaretae, U.welwistchii et plusieurs utriculaires non identifiables) formant un véritable jardin carnivore.



Genlisea margaretae est une espèce courante localement. Apparemment, elle n'avait pas encore été répertoriée en Angola et pourtant il semble difficile de passer à côté quand on la cherche :-)!
Quelquefois, j'ai eu la surprise d'observer des plantes de grande taille avec un diamètre pouvant atteindre facilement 5cm et des pièges également très long et volumineux (idem pour G.subglabra). C'était très souvent le cas pour les individus poussant sur des petites pentes avec un surfaçage de sphaigne où de l'eau fraîche circulait en continu.Voici une photo d'une plante poussant dans de la tourbe sableuse.



Comme d'habitude, la suite au prochain épisode ;-)

Amitiés,
Damien

On observe vraiment pas assez la nature pour reproduire les conditions de culture chez nous.

Magnifiques photos. Quel pied ça a dû être

magnifique tout ça, tu as vraiment du te régaler durant ton stage !