J'ai testé pour vous: l'acclimatation (semi-foireuse) de tubéreux en CIV.

Si le net grouille d'info à propos de la culture des drosera tubéreux (encore que...), l'acclimatation de ceux-ci lorsqu'ils sont issus de culture in vitro semble moins évidente. J'ai donc fait ma petite expérience sur Drosera macrophylla et, le moins que l'on puisse dire, c'est que la chance m'a sourit.

Voici donc un compte rendu d'une belle aventure dans le monde fascinant des gluant à patates.


Tout commence fin de l'été 2010, lorsque l'on me ramène de chez Cedevit un pot plein à craqué de ce fameux drosera. Le substrat n'étant pas infecté, je ne me presse pas trop et laisse les coco dans leur bocal. C'est toujours mieux de trouver ces fameuses explication sur une manière efficace de les acclimater avant de l'ouvrir, me dis-je avec raison. (En fait, j'avais surtout la flemme de le faire mais ça, faut pas le dire...)

Le temps passe et rien n'y fait; la plupart des expériences partagées parlent de quelques faibles pourcentages de réussites hasardeuses, quand ce n'est pas carrément le carnage. Les plantes continuent à pousser mais meurent avant d'avoir formé leur tubercule. Insatisfait, je reporte, reporte, reporte... et finit par oublier les petits bouts sur mon appui de fenêtre.

Un peu de soleil la matinée, une bonne lumière, une fraîcheur certaine (je me chauffe très peu). Durant tout l'hiver, les coco poussent et se colorent bien. On va quand même pas les déranger hein ! Surtout qu'à la fin hiver, je déménage...

Février arrive et mon déménagement se fait. Voyageant parmi les caisses, le fameux bocal se retrouve sur l'appui de fenêtre de la chambre: orientation Ouest, un beau soleil fin de journée, une lumière qui convient bien... et surtout un des seuls endroits qui ne soient pas en plein milieu des travaux. Oublié de l'autre coté, c'est pas la montagne de travaux à faire qui va me donner le temps de m'en occuper, ils restent donc là dans leur coin.

Vient le beau mois d'Avril: soleil resplendissant, chaleur étonnante, 25 degrés pendant un bon mois. Le bonheur ! On en profite, et ces petits cachottiers aussi ! Un beau jour, je passe par hasard devant le bocal, et qu'est ce que je vois ? Plein de beau gros tubercules dans la gelées, et les parties végétatives qui se fanent petit à petit. Les cons, ils se croient à l'aube de la saison sèche...

Vous devinez facilement que mon intérêt pour ce petit monde stérile s'est réveillé d'un coup ! Le temps passe et j'observe la lente mise en dormance des cocos. Les tubercules s'engraissent, les feuilles fanent (mais ne disparaissent pas, on est en milieu stérile tout de même). Et c'est là, dans mes mains ! Eurêka ! J'ai trouv... hééé ho hooooOOOOO NON !!!


BLINNNNGS !

... MERDE !!!

Je me demandais s'il était prudent de les sortir de là, ma maladresse m'a donné la réponse. Le pot explosé par terre, la stérilité du milieux en prend un sacré coup (sans vouloir jouer sur les mots). Il ne reste qu'à récolter les patates, les nettoyer et... prier Sainte Tubéreuse la Difficile.

Afin d'éviter un stress hydrique, les petits rondouillards furent emballés dans un papier légèrement humide durant une bonne semaine. D'abord claire et lisse, leur peau devient rapidement orangée et plus solide, trahissant une adaptation plutôt bienvenue. Seuls quelques rares tubercules ayant ramassé lors du crash peinent et finissent pas rendre l'âme. Tout le reste tient bon. Me voilà rassuré.

L'été se passe, et eux somnolent peinards dans leur petite fiole en plastique, confortablement aménagée de bout de papier essuie tout. Comme vous le savez tous, après l'été... hmm... oui, là, au fond de la classe... bien ! L'automne arrive, exactement ! Et qui dit automne, dit réveil des tubéreux ! Et les coco ne font pas exception !

Que ... du ... bonheur !

Je viens donc de remettre dans le substrat les petits loups qui arrivent tranquille en période de végétation. Autant vous dire que je suis content du résultat: sur la 60 ène de tubercules apparut dans la gélose, moins d'une dizaine ont rendu l'âme, la plupart étant des victimes criblées de verre lors du crash. Ça vaut bien un 16/20 à l'examen.

C'est donc un retour d'expérience positif, même si en grande partie du au hasard et à la bonne fortune. Je n'aurais effectivement pas de moi-même misé sur le fait de les laisser entrer en repos dans la gélose avant acclimatation, mais au final, pourquoi pas ! J'attends évidement d'autres bocaux en vue d'affiner la méthode et, pourquoi pas, la valider.


Si vous aussi avez des retour d'expérience dans le domaine, n'hésitez pas à le partager ! En tous cas, merci de m'avoir lu ! (Vu le roman, le contraire serait compréhensible, mais si vous lisez ceci, c'est que vous l'avez fait. Donc entre nous, moi je dit "tant pis pour ceux qui ne l'ont pas fait !")

A bientôt pour de nouvelles aventure au pays des plantes carnivores !



Ju!

Un grand merci pour ce récit hyper intéressant et le partage !
Si un jour tu cherches une maison d'accueil pour quelques uns de tes protégés, fais moi signe !

super bonnes infos.
merci

C'est super intéressant !
Où achètes-tu tes bocaux in vitro ?
Pareil si tu as un ou deux tubercules en trop je suis là

Birman555 a écrit:

C'est super intéraissant!!!
Ou achète tu tes bocaux IN VITRO???

Preil si tu as un ou deux tubercules en trop je suis la

Sûrement chez cédivit .

Ok merci

En voilà un qui n'a pas lu .
Bel article Ju! .

karl a écrit:

En voilà un qui n'a pas lu .

Si si j'ai lu...
Mais trop vite!!!

Merci !!!

Super info' !

Bonne chance pour la suite

Effectivement chez Cedevit. J'habite à 15 minutes de là, ça aide :p

Les tubercules ont pratiquement tous germés, ce qui est assez étonnant mais démontre bien qu'ils se sont parfaitement calés sur la saison. Début de l'été prochain, j'en déterrerais quelques uns pour les échanges, vous pouvez compter sur moi

Merci à tous ^^

A bah Ju! On va plutot te demander de nous rammener des bocaux pas juste un tubercule!!!

Chouette expérience, D.macrophylla pas moche le bestiau.

Pour ma part, je n'ai jamais tenté d'acclimater des tubéreux... Les drosera dont leur repos se font en été comme alba, cistiflora,...
Je les acclimate toujours qu'à partir de septembre, quand les nuits commencent à être bien fraiches et une température douce dehors.
C'est aussi le bon moment pour profiter d'une lumière plus importante que de simple néons.

Je me réjouis de le voir en pot. Ca sort ça sort ! In vitro il était déjà sympa.