J'en parle depuis un moment, alors je le post ici.
Je vais l'épingler et on pourra le faire ailleurs si c'est utile.
Culture en sphaigne pure.
Descriptif :
La sphaigne, de nom latin botanique Sphagnum un genre de mousses qui compte 285 espèces.
Certaines sont présentes en France dans des tourbières naturelles.
La sphaigne donne un ph légèrement acide ( 4,2 à 4,8 ), et a l’avantage de retenir jusqu’à 2000% de son poids tout en restant très aérée si on ne la tasse pas.
Elle est également réputée pour être antibactérienne.
En culture pour les orchidées, nous achetons principalement de la sphaigne du Chili ou de Nouvelle-Zélande. Il en existe plusieurs qualités et couleurs, selon la taille et la longueur des brins.
La Nouvelle Zélande est à priori la meilleure, mais aussi la plus chère.
Ensuite il y a des notations de type "A" "AA" "AAA" … etc, plus il y a de "A" meilleur elle est.
L’avantage certain en culture est la rétention d’eau, mais aussi la fraicheur dégagée par l’évaporation de l’eau en surface.
La culture en sphaigne pure vivante est très délicate car la sphaigne pousse les pieds dans l’eau, ce qui ne convient qu’à très peu d’orchidées.
On peut au mieux concevoir de cultiver la sphaigne et se servir de l’excès de culture pour cultiver en pot mais dans l’état « mort ».
Elle se cultive facilement en bouteille semi-fermée ou en tourbière avec des plantes carnivores.
Technique d’arrosage suivant les saisons :
- En été :
Pour une plante qui doit rester humide, la sphaigne ne doit jamais avoir le dessus qui durci ou que très légèrement. J’arrose jusqu’à avoir l’équivalent d’une éponge trempée dégoulinante quitte à ce qu’il y a un peu d’eau qui s’écoule dans la soucoupe.
Pour une plante qui a besoin de sécher en profondeur, j'attends qu'elle soit juste sèche au toucher sur les premiers centimètres et je ré-arrose copieusement jusqu’à apparitions de gouttes sous le pot.
Retirer tout excès dans les soucoupes.
- En hiver :
Pour une plante qui doit rester humide, la sphaigne doit rester juste molle au toucher, comme une éponge très fortement essorée.
Dès que le dessus comment à durcir légèrement, je ré-arrose jusqu’à avoir l’équivalent d’une éponge bien humide, mais pas surtout pas dégoulinante.
Pour une plante qui a besoin de sécher en profondeur, j'attends qu'elle soit sèche (pas qu'au toucher) en profondeur (aucun écrasement à l'appui) et je compte J + 3 pour m'assurer que ça soit bon dans tous les pots, même les très gros.
Je n’arrose que la moitié de l'épaisseur en vérifiant à l'aide d'un doigt que le dessus est mou, mais que ça craque encore en dessous.
L’arrosage est préférable par le dessus, et le rinçage une fois par mois pour éliminer les excès d’engrais/sels avec de l’eau pure.
Spécificité des plantes qui ont besoin de sécher rapidement (Cattleya, Laelia … etc) :
Pour tous ces types de plantes que je cultive en pots en plastique, j’ai développé mes supports de culture sur mesure pour répondre à leur besoins.
- Le fond de chaque pot est rempli au premier tiers par des cailloux de type galets de rivière.
Cela permet de lester le pot car la sphaigne donne peu de poids, les pots secs sont très légers et basculent facilement sur les petites tailles.
Ca draine également le fond de pot et empêche l’eau d’excès d’arrosage de stagner et d’imbiber la sphaigne par capillarité.
- Les plantes sont placées basses dans les pots afin de limiter la hauteur de culture (il faut idéalement avoir des pots assez bas ou des coupes).
- La sphaigne ne borde pas la base de la plante, les rhizomes doivent être à un bon centimètre du substrat, cela assure un séchage rapide de la plante suite à l’arrosage et évite les pourritures.
- Les pots s’ils sont de grosses tailles (au-delà de 13 cm) peuvent être ajourés pour favoriser le séchage rapide du cœur du pot ou de la coupe. J’utilise des coupes basses de 27cm de diamètre sur Laelia anceps qui ont jusqu’à 7C° les nuits froides sans aucun soucis.
Rempotage :
Facile et propre, il se fait sans mal à mon avis.
- Il faut idéalement avoir la sphaigne humide, on décolle tout dans le pot, et on retire tous les brins possibles. On peut s’aider d’une pince à épiler ou pince de philatéliste (très longue et fine) pour limiter la casse quand c’est très serré.
Ensuite on replace la plante et on rempli en ajoutant les brins préalablement trempés dans l’eau et essorés à travers les racines jusqu’à obtenir la stabilité de la plante.
Ne pas assez tasser la sphaigne va avoir pour conséquence de laisser s’écouler l’eau entre les brins avant qu’ils n’aient le temps d’absorber l’eau, et dessécher la plante lentement.
Trop la tasser risque de tout étouffer et faire pourrir tant les racines que la sphaigne.
- Si on veut faire un trans-potage (changer de taille de pot sans retirer le substrat) il suffit de laisser bien sécher la sphaigne, et décoller le tout comme un bloc tout rigide.
Ensuite, on choisi son nouveau pot, on place la plante dedans, on rajoute la plante dedans, et on comble la place libre autour avec de la sphaigne neuve.
Un fois tout bien en place, on peut finir par l’arrosage de la sphaigne « primaire » pour repartir comme il faut au niveau humidité.
- La périodicité des rempotages va dépendre de plusieurs facteurs mais est entre 1 et 2 ans.
La qualité de la sphaigne, la fréquence des arrosages, l’engrais feront varier son état, qui en général devient moche, poisseux et noir d’aspect.
Ces signes doivent vous alerter qu’il faut prévoir le rempotage dès que la plante sera en période de croissance active de préférence.
Olivier.B