Ha ! Cette petite...

Salut à tous,

De passage chez Cedevit, je me suis laissé tenté par la petite utriculaire (Utricularia minor). Malheureusement, je souffrais d'un a priori la concernant car contrairement à ce que je pensais, il ne s'agit pas d'une utriculaire aquatique à proprement parler mais plutôt d'une habituée des très faibles profondeurs, de l'ordre de quelques centimètres à peine. On parlerait donc plutôt d'un substrat détrempé.

En culture, cela se traduirait logiquement pas une culture en soucoupe, fond de sable/tourbe et quelques centimètres d'eau mais bon, ça c'est juste de la théorie.  En pratique, les infos sont rares et concernent pratiquement toujours des gens du sud qui échouent après moins d'un an, sans savoir pourquoi (mais se rappellent-ils qu'il s'agit d'une espèce circumboréale ?)

Ma question est donc simple: il y a t-il quelqu'un ici qui a un retour d'expérience probant (plus qu'une saison) à son sujet ?

Je suis, ça m'intéresse. Surtout qu'une culture en soucoupe c'est idéal pour attirer l’œil des néophytes je trouve, c'est assez intriguant en tout cas.
Sinon j'ai trouvé ce lien : ICI. Un certain Barry Rice cultive ses utriculaires (même les espèces connues hydrophytes) dans très peu de profondeur, ce qui est selon lui plus facile. Quid d'U. minor ?

Ma théorie de culture déduite des conditions in situ est dans la même lignée, c'est pas mal ^^

J'ai dans l'idée de faire un bassin de faible profondeur avec de nombreux îlots de sable et de bois mort où pousseraient des Drosera et des Pinguicula du genre primuliflora. Il y a moyen que ça y pousse correctement

Moi aussi je suis intéressé donc j'attends les retours également

Je ne l'ai jamais cultivée mais observé souvent in situ, toujours en bords de zone humide, très faible profondeur d'eau. Je ne sais pas comment elle se comporte l'hiver, elle produit des turions?

A priori, elle ferait partie des utriculaires qui ont besoin de pousser en partie dans la vase/le sable, en partie dans l'eau, d'où les très faibles profondeurs. J'imagine de là que les turions produits sont souterrains et donc qu'elle "disparaît" l'hiver. Apparemment, c'est minuscule.

Je pense que la plupart des pertes sont dues d'une part à cause de la confusion entre "aquatique" et "de flaque" (si quelqu'un connaît un terme plus approprié...) et d'autre part à cause de la chaleur du sud, la plante étant issues des pays nordiques. Apparemment, l'origine de la souche joue pour beaucoup dans sa réussite, un peu comme les Aldrovanda tempérées et tropicales.

Ju! je pense que cette espèce du coup peut-être qualifiée de hélophyte et non d'hydrophyte, ce sont les termes exacts. C'est une bonne grosse nuance qui une fois qu'on la considère ne peut pas être négligée en effet.

Pas tout à fait en fait puisque seules les fleurs sont émergées. Certains sites parle de plantes à fleurs hélophyte mais bon, les définitions se contrarient, ce qui n'a pas de sens.

En fait je crois que c'est les deux.
Voir ce lien : ICI

Elle serait donc plutôt cultivée comme les genliseas: dans un substrat casi inondé?

Non.

Selon les observations faites dans la nature, il s'agit d'un long stolon (une trentaine de cm) très fin (1mm) qui zigzague en quelque sorte à la limite eau/substrat, plongeant parfois d'un ou deux cm dans la vase et remontant parfois au dessus de ce niveau, baignant alors dans l'eau. Les parties qui sont dans le substrat sont blanches et pleine de pièges, les parties qui sont dans l'eau sont vertes et feuillées. La seule chose qui sort de l'eau, c'est tout l'appareil reproducteur.

Il faut savoir aussi que le feuillage est découpé si il n'est qu'à quelques centimètres de la surface mais qu'il s'arrondit de plus en plus au fur et à mesure qu'il s'enfonce (augmentation de la surface foliaire). C'est une plante héliophile qui ne peut se contenter d'un soleil masqué par une trop grosse colonne d'eau. 30 cm est déjà beaucoup trop pour elle.

Il s'agit donc vraiment de la cultiver en immergée mais dans pas plus de 4 ou 5 cm d'eau. La profondeur du substrat peut être également très faible puisqu'elle ne s'enfonce pas de plus de 2 ou 3 cm dans le meilleur des cas.

Dans son habitat naturel, elle bénéficie en été de journée très longues (24h en juin au delà du cercle polaire) mais d'un soleil pas très chaud. Ce doit être une des choses difficile à contenter en culture.