Mercredi 7 août 2019,Me voici en Haute-Savoie depuis quelques jours, je loge chez une tante. Je n'avais jamais voyagé à la montagne, c'était donc pour moi le but de ce voyage, découvrir un maximum de paysages en altitude et voir des sommets enneigés, le lac Léman, Chamonix,... J'avais déjà eu la chance de voir quelques petits sommets, le lac de Vallon, et de découvrir plein de
Manica rubida, une grosse fourmi rouge...
Hier, il pleuvait à verse, ou il drachait comme on dit en Belgique. Nous avions donc décidé d'aller nous renseigner à l'office de tourisme le plus proche sur les activités couvertes possibles dans cette petite ville. Après quelques minutes de discussion, j'évoquais mon intérêt pour les """zones humides""", à quoi la personne répondit "Il y a la tourbière du village, pas très loin d'ici". Évidemment j'étais dès lors très enthousiaste et pris sur moi pour évoquer les plantes carnivores, ce qui encore une fois provoqua ma stupéfaction quand on me répondit "Oh bah je crois qu'il y a des droséras". Non seulement une tourbière mais en plus une plante carnivore ?! Incroyable ! Je n'avais pas du tout pensé à chercher des infos et en voilà qui tombent presque du ciel
. La charmante dame ne pu en dire plus mais me dirigea vers un loueur de skis qui connaissait mieux la nature de la région qu'elle. Le loueur de skis, très étonné de ma demande, n'en savait pas beaucoup plus mais pu me diriger vers "la tourbière", une zone à moitié couverte de quelques hectares.
C'est donc là que je suis venu aujourd'hui, mais après une heure passée sous la pluie à parcourir tous les sentiers du coin, ma compagne était repartie désespérée à la voiture et moi je revenais d'un dernier coin où j'avais pu me consoler avec quelques observations de colonies de
Formica sensu stricto, fourmis des bois. Je traversais alors une pelouse entourée d'arbres.
Et quelle pelouse ! Heureusement je n'avais pas mes crampons quand je compris sur quoi je marchais.
Une sous le pied, une autre à 1m, puis encore une autre et voilà mon pouls au-delà de 200
, je comprenais qu'il y en avait sur plusieurs dizaines de mètres dans cette bande d'herbes tondues. Je compris dès lors que la tourbière était bien refermée, grandement couverte et je trouvais quelque présence de tourbe et de sphaigne, petit bonus à ma visite. Il était temps de sortir l'apn et de prendre quelques photos vite fait avant que je ne meurs détrempé jusqu'à l'os sous la pluie qui s'était bien renforcée. Allez hop
.
Certaines plantes étaient même déjà en hibernacle, chose réconfortante, je n'étais donc pas si nul dans leur culture, je respectais juste leur nature
.
Il fallut plusieurs jours à mes chaussures pour perdre toute leur eau, mais l'odeur, elle ne parti plus jamais
. C'est donc enivré par ces douces grassettes que les jours suivants passèrent. Petit tour et petit bain au lac Léman, visite de Thonon, visite de la vieille ville de Nernier, splendide, à voir si jamais. Randonnée d'une journée à Sixt, et voyage au bout du monde tel un digne Sacquet de la Comté. Visite également de Chamonix et de ses parkings remplis, de la mer de glace, bien vide mais qui remplit d'inspiration et de réflexion quant à nos actes, ce que nous faisons et qui nous sommes. En tous cas, c'est ce qu'elle m'a fait, d'autres la regardait sans je crois, la voir, mais bon je sais que vous vous demandez ce que j'ai foutu. On m'a indiqué où trouver des
Drosera et je tombe sur des
Pinguicula...
Dimanche 11 août 2019,Évidemment il fallait que je trouve ces rossolis tant attendus, me revoici donc à la tourbière avec ma compagne mais cette fois-ci sous le soleil, pouvant enfin profiter de ce sol couvert de salades brillantes. Nous avons cherché longuement après les droséras, mais nous ne trouvions -que- d'autres grassettes et autres orchidées (
Épipactis sp....).
Je décidais donc d'explorer les quelques bosquets naturels, faits d'amas de sphaigne entassée autour de petits arbres. C'étaient les seuls endroits où la vue n'était pas dégagée et donc où nous ne pouvions pas de loin, repérer le rouge de cette plante capable de tout, même de nous couvrir d'or, mon senior. Il n'y en avait pas beaucoup, une dizaine tout au plus. Et évidemment, je ne le jurerais pas, mais je crois bien que c'est en regardant de plus près le dernier tas de sphaigne que je les vis, ces magnifiques pieds de
Vaccinum sp.
Non, je déconne, voilà plutôt, en zoomant un peu, le seul, l'unique, le précieux,
Drosera rotundifolia, plante insectivore couverte de rosée même en journée, capable de capturer et de digérer des animaux
.
Plante fascinante, attirante, et mortellement capable de mouvements, mais pas pour autant dépourvue de fleurs.
Tout ça, à cinq minutes de là où je logeais, la nature est bien faite
Jimmy