Les moisissures, comment les éviter.

Bonjour à tous,

Avec l'hiver, le risque de se chopper l'ami Botrytis, le sympathique Oïdium ou tout autre membre de cette agréable famille augmente dangereusement. Si il existe des solutions curatives plus ou moins efficaces, le plus simple est souvent de prévenir les risques en observant quelques règles.

• Ranges ta chambre !
  
  Et oui, la première des règles à observer, c'est l'ordre et la propreté. Un nettoyage d'automne s'avère souvent très utile aussi bien dans les potées que dans la serre en elle-même. Avant de s'attaquer au vivant, les moisissures s'installent toujours sur de la matière morte. La retirer, c'est réduire les risques !
  
  Dans les potées, cela consistera à réduire la quantité de sphaigne vivante sur les rhizomes ou au pied des plantes, souvent un peu trop envahissante et apte à créer de petites poches d'air confiné. On veillera également à retirer toutes parties mortes sur les plantes en prenant soin de ne pas abîmer les parties vivantes et à remettre à niveau le substrat s'il s'est enfoncé.
  
  Dans la serre, on veillera à évacuer tout ce qui n'a plus rien à y faire, en commençant par vider les poubelles ! Bah oui, si vous avez des potées bien propres mais que juste à coté, vous laissez un gros tas de feuilles mortes entrain de pourrir, ça va pas le faire. On en profite pour nettoyer (et pourquoi pas désinfecter) le fond des réserves d'eau, les zones de travail, balayer un coup par terre et frotter le bord des pots qui ont accumulé mousses et crasses durant la belle saison.
  
  Petite précision: évitez les produits de nettoyage. De l'eau chaude, un peu de vinaigre et beaucoup d'huile de coude, il ne faut rien de plus.
  
  
  
• De l'air, bon sang !
  
  L'hiver, il fait froid. On ferme portes et fenêtres, on calfeutre les trous à gauche à droite et... on confine un air humide qui crée une situation idéale au développement des moisissures. Il faudra donc jouer des portes et fenêtres en fonction de la météo et profiter du moindre rayon de soleil pour aérer au maximum sans trop refroidir les plantes.
  
  Croyez-moi; mieux vaut perdre un ou deux degrés que de maintenir une chaleur trop confinée...
  
  
  
• Des phyto ?
  
  Là, je m'en réfère à ceux qui y joue. Pour ma part, j'ai toujours évité au maximum. Il est cependant souvent préconisé d'appliquer en préventif un fongicide une fois par mois sur la collection au complet. A notre époque, avec le "zéro phyto" bien à la mode, ça devient de plus en plus complexe mais "d'mon temps", le Benlate faisait des miracles !
  
  
  
• De l'eau !
  
  Oui, oui, je sais, on doit maintenir un substrat juste humide... et idyllique pour les moisissures. Mais saviez-vous que si l'humidité est leur plus grand ami, l'eau liquide et ruisselante est l'ennemi des saloperies du genre Botrytis ? L'effet de rinçage de l'eau est effectivement une excellente méthode de lutte si on s'y prend bien.
  
  Pour se faire, on profitera d'un retour à des températures positives idéalement accompagnées d'un beau soleil. On arrosera par le haut avec un jet type "fine pluie" en insistant bien sur les rhizomes ou les hibernacles, en les douchant littéralement.
  
  Ensuite, condition sine qua non, on aère bien le tout, on expose au soleil et on se démerde pour que ça sèche avant la tombée de la nuit ou, surtout, avant les prochaines gelées.
  

En respectant bien ces quelques règles, on peut déjà éviter le plus gros du soucis et passer un hiver serein.


J'invite bien sûr chacun à commenter et à donner d'autres idées. L'hiver est souvent rude avec nos collections alors serrons nous les coudes !



Merci à tous et bonne culture.


Ju!



ps: si des sudistes ne se sentent pas concernés, ils n'auront qu'à faire un sujet sur la canicule en été

Merci Ju! pour ce petit condensé de bon sens. Je n'ai chez moi qu'une petite serre de balcon, mais idem j'ai déjà pris mes précautions en l'aérant copieusement dès que le soleil se pointe (ce qui est le cas aujourd'hui).

Ultra bien !!!
Tu est un

Très bien résumé.

Concernant le passage de l'hiver je pense qu'il y a 2 écoles. Il y a celle que tu décris parfaitement et celle qui vise justement à conserver sphaigne vivante en indicatrice d'humidité constante (car la plante a besoin d'eau malgré tout) et feuilles jaunissantes et noircissantes pour servir de protection aux rameaux restés vert (en inspectant bien sûr que ces derniers ne pourrissent pas, dans ce cas on les coupe, mais dans la mesure où l'apport d'eau est drastiquement réduit le risque est très amoindri.)

Effectivement, il y a cette façon de voir les choses mais le choix de l'une ou de l'autre école dépend à mon avis surtout de la situation générale dans la serre. La mienne, grâce à (ou à cause de) la réserve d'eau, l'air ambiant y est d'office suffisamment humide, voir trop.

Je crois cependant qu'en dehors des parties mortes retirées ou non, les autres conseils restent importants. Non ?

Comment fais tu de ton coté ?

Ton exposé est très cohérent pour le peu que j'en ai lu par ci par là ailleurs.

Je n'ai pas de serre pour ma part, mes plantes sont en pots sur appuis de fenêtre. Je croise les doigts car nous allons connaître mes protégées et moi-même, notre première hiver. J'appréhende pas mal, c'est pour ça que je recueille les expériences des uns et des autres.

J'ai commencé à réduire l'apport en eau bien que j'ignore si c'est justifié car mes plantes continuent leur développement...
Ici ma dionée type adulte qui s'est mise à faire plein de pièges tout petits, avec un ou plusieurs rejets.


Là, deux plantules B-52 en compagnie d'une type.


Les Capensis.


Et les Binatas semés en Juin, oui oui, je crois qu'Alex ma donné des lilliputiens !  


Pour ce qui est de conserver les rameaux morts en tant que protections, cela ne concerne que les dionées, chez droséras c'est bien trop fin pour avoir un quelconque résultat je pense. Et dès les premières gelées, je compte sortir le papier bulles.

Moi je mettrais pas de sphaigne avec les sarracenias. Je n'en ai jamais vu par exemple dans les pots chez Mike King à part les purpurea peut-être.

La sphaigne a des avantages et des inconvénients. En petite collection, les avantages prennent le dessus mais en grosse collection, le supplément d'entretien qu'elle demande rend vite la charge intenable.

Pour ma part, j'en reviens et vais l'utiliser d'une autre manière mais plus dans les pots.

pour ma part, en extérieur, bof, en intérieur 'dur'

Quelqu'un a déjà essayé la décoction de prêle ?

la comme ca.. connais pas ???

Une plante assez commune, extrêmement riche en silice ce qui renforce la résistance des plantes face aux maladies cryptogamiques. En décoction, c'est très utilisé dans le monde écolo pour traiter les fruitiers, le potager ou les plantes d'ornements sensibles.

Quand je vois Guillaume avec sa spiruline, je me dis que nos plantes doivent avoir une capacité d'absorption efficace de pas mal d'éléments d'origine végétale. Apparemment, la silice agit en renforçant la structure des parois cellulaires. Si c'est le cas pour les carnis, ça pourrait non seulement les rendre plus résistantes aux moisissures mais également rendre les pièges des Sarracenia plus solides ? A tester.